Depuis le 1er janvier 2025, les entreprises françaises sont soumises à de nouvelles obligations imposées par la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) en matière d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques. Ces initiatives visent à accompagner l’essor du parc électrique en répondant aux besoins croissants de recharge dans les parkings d’entreprise. 

Les règles en vigueur pour les parkings d’entreprise

Les entreprises disposant de parkings non résidentiels comportant plus de 20 places doivent obligatoirement installer des infrastructures de recharge pour véhicules électriques. Toutefois, certaines exceptions existent pour les sites situés dans des zones isolées où l’accès au réseau électrique est limité, ou pour les petites entreprises disposant de ressources financières très contraintes. Ces cas sont soumis à des dérogations précises, qu’il convient de vérifier auprès des autorités compétentes. Pour les parkings comptant entre 20 et 40 places, au moins une borne doit être mise en place, incluant une place réservée aux personnes à mobilité réduite (PMR). Au-delà de 40 places, une borne supplémentaire est requise par tranche de 20 places. Ainsi, un parking de 60 places doit compter trois bornes de recharge. Ces obligations s’inscrivent dans une stratégie globale visant à encourager l’adoption des mobilités propres tout en anticipant l’augmentation de la demande.

Les avantages pour les entreprises

L’installation de bornes de recharge présente plusieurs bénéfices pour les entreprises, allant bien au-delà du respect des contraintes réglementaires. Tout d’abord, elle contribue à renforcer leur attractivité en proposant un service utile à leurs collaborateurs et visiteurs. Les salariés équipés de véhicules électriques peuvent ainsi recharger leur voiture directement sur leur lieu de travail, un avantage non négligeable qui participe à la fidélisation et au bien-être.

Sur le plan de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), ces infrastructures valorisent leur engagement en faveur de la transition énergétique et du développement durable. En intégrant des bornes de recharge, les entreprises réduisent leur empreinte carbone et envoient un signal fort à leurs parties prenantes.

Enfin, cette démarche peut avoir un impact direct sur la performance commerciale. Dans le cas d’entreprises accueillant du public, comme les centres commerciaux ou les hôtels, ces équipements deviennent un atout pour attirer une clientèle sensibilisée aux questions écologiques.

Les aides disponibles pour soutenir les entreprises

Plusieurs dispositifs d’accompagnement sont disponibles pour aider les entreprises à financer ces installations. Les entreprises peuvent trouver des informations complètes sur le site officiel du programme ADVENIR (https://advenir.mobi) ou sur les plateformes régionales proposant des aides locales. De plus, des détails sur les crédits d’impôt liés à la transition énergétique sont disponibles sur le portail gouvernemental des finances publiques (https://www.impots.gouv.fr). Le programme ADVENIR, bien qu’évolutif, offre des subventions couvrant une partie des frais d’équipement pour les bornes de recharge. Ce programme s’adresse notamment aux entreprises du secteur automobile ou de la location de véhicules.

D’autres aides sont accessibles à l’échelle locale. Par exemple, certaines régions comme le Grand Est proposent des subventions spécifiques pour les acteurs économiques. Ces aides couvrent généralement jusqu’à 50 % du coût total des travaux, dans la limite d’un plafond précisé par chaque collectivité.

Il convient également de mentionner les crédits d’impôt liés à la transition énergétique, qui peuvent parfois s’appliquer en fonction des projets et de leur configuration.

Comment mettre en place ces infrastructures ?

Pour se conformer aux exigences de la loi et optimiser l’usage des bornes, les entreprises doivent suivre un processus structuré. Une première étape consiste à réaliser un audit de leurs besoins en recharge électrique. Cet audit peut inclure une analyse du parc automobile actuel et prévu, une évaluation des habitudes de déplacement des utilisateurs, ainsi qu’une estimation de la consommation énergétique nécessaire. Des outils numériques comme des logiciels de gestion de flotte ou des plateformes d’analyse de mobilité peuvent faciliter cette étape en offrant des données précises et des projections personnalisées. Faire appel à des consultants spécialisés permet également de bénéficier de recommandations adaptées aux contraintes spécifiques de l’entreprise. Cet audit prend en compte le nombre de véhicules électriques parmi les collaborateurs, les visiteurs et les clients.

Ensuite, un plan de mise en œuvre est élaboré. Ce plan détaille les emplacements stratégiques des bornes, leur puissance et le calendrier d’installation. L’intervention de professionnels certifiés est indispensable pour garantir la conformité aux normes en vigueur. Enfin, une fois les bornes installées, il est essentiel de communiquer clairement sur leur utilisation, notamment auprès des salariés et des clients.

La fin de la gratuité

Avec l’essor des véhicules électriques, certaines entreprises ont choisi de mettre fin à la gratuité des bornes de recharge sur leurs sites. Ce changement est motivé par plusieurs facteurs, notamment le coût croissant de l’électricité et la nécessité d’encourager une utilisation responsable des infrastructures. Ainsi, de nombreuses sociétés adoptent des modèles de tarification adaptés, tels que la facturation à la durée d’utilisation ou à l’énergie consommée.

Par exemple, certaines entreprises comme Orange ou Schneider Electric ont déployé des plateformes de gestion pour rationaliser l’accès aux bornes tout en instaurant des frais d’usage modérés. Cette transition permet non seulement de récupérer une partie des coûts liés à l’entretien et à l’énergie, mais également de responsabiliser les utilisateurs face à une ressource partagée.

Depuis le 1er janvier 2025, si une entreprise choisit de maintenir la gratuité de la recharge pour ses collaborateurs, cette avantage devient obligatoirement déclaré comme un avantage en nature. Cette disposition légale impose une transparence accrue et peut entraîner des ajustements dans la politique salariale ou fiscale de l’entreprise.

Ce tournant est essentiel pour garantir la durabilité économique et opérationnelle des infrastructures de recharge en entreprise, tout en adaptant les pratiques aux nouvelles réalités du marché.

Ce qu’il faut en retenir

Les nouvelles obligations d’installation de bornes de recharge en entreprise marquent une avancée majeure vers la transition écologique. Elles visent à répondre aux objectifs fixés par l’accord de Paris et la stratégie nationale bas-carbone, tout en contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et au développement des énergies renouvelables. Ces mesures imposent aux entreprises de s’adapter, notamment par la mise en place d’audits, de plans d’implantation et d’un modèle économique durable pour la gestion des bornes.

Les entreprises, comme Carrefour, IKEA ou Vinci Autoroutes, illustrent l’adoption proactive de ces obligations. Les aides disponibles, comme le programme ADVENIR ou les subventions régionales, facilitent cette transition tout en valorisant les initiatives écoresponsables.

Cependant, maintenir la gratuité de la recharge est aujourd’hui considéré comme un avantage en nature, renforçant l’exigence de transparence et d’équité. En se conformant à ces réglementations, les entreprises renforcent leur image tout en contribuant activement à la mobilité durable et à une stratégie de développement alignée avec les attentes sociétales et environnementales.