Informatique en nuage, facturation électronique, vente en ligne… En matière de nouvelles technologies, les entreprises françaises font moins bien que leurs homologues européennes. Un retard qui pèse sur la croissance.

Pour Cotep, l’année a plutôt bien commencé. La PME industrielle, spécialisée dans les solutions d’affichage et d’informations pour les gares et aéroports notamment, a remporté en janvier un appel d’offres de la RATP. Soit 7,5 millions d’euros de chiffre d’affaires sur trois ans et une belle vitrine pour cette entreprise familiale, qui réalise environ 5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. La récompense d’une transformation digitale entamée il y a trois ans.

« Sur notre marché, nous avons quatre gros concurrents, explique Florence Bouis, dirigeante de l’entreprise. Face à eux, nous n’avons pas d’autre choix que d’avoir une valeur ajoutée. Nous avons donc opéré une transformation numérique de nos produits et procédés. » Cotep propose aujourd’hui une maintenance entièrement numérisée de ses afficheurs, avec des informations qui remontent en temps réel sur une plate-forme connectée. Plus besoin d’envoyer un agent sur le quai du RER ou du métro pour cons­tater de visu que l’affichage ne fonctionne pas. Un gain énorme pour les clients en termes d’efficacité.

Selon Florence Bouis, cette transformation représente 800 000 euros d’investissements, financés dans la douleur. « Quand vous dites à un banquier que vous voulez financer de l’immatériel, il ne vous suit plus du tout », indique-t-elle. Mais, aujourd’hui, elle savoure sa revanche : « Ça vaut le coup de tenter l’aventure. Si on veut rester dans la course, il faut y aller, sinon l’histoire continuera sans nous. »

Constats inquiétants

Des paris comme ceux de Florence Bouis, les patrons de PME sont encore trop peu nombreux à en faire en France. Les constats sont inquiétants. En mars 2017, la Commission européenne plaçait la France à la 16e place de l’Union dans un classement relatif à l’économie et la société numérique (« Digital Economy and Society Index 2017 »), notamment à cause du retard pris par ses entreprises…

Source : Le monde