Alors que les collaborateurs voient la technologie comme source d’amélioration de leur productivité, ils jugent les pratiques managériales en vigueur dans leur entreprise comme archaïques, selon les résultats de la dernière étude de Gallup.


A l’ère du tout digital et de la montée de l’intelligence artificielle, le management semble plus que jamais à la traîne… Gallup, cabinet de conseil spécialisé dans l’analyse de données sur le management, la performance des organisations et la gestion des ressources humaines révèle dans son premier rapport européen « The Real Future of Work »* un certain écart entre les progrès technologiques et l’archaïsme des techniques de management au sein des entreprises françaises.

Alors que 2/3 des employés français voient la technologie comme une source d’amélioration de leur productivité, moins d’un employé français sur 4 pense qu’il est encadré d’une manière à le motiver note l’étude. Autres chiffres inquiétants: seulement 17 % des employés français affirment se sentir inclus dans la stratégie globale de l’entreprise et comprendre en quoi leurs tâches quotidiennes contribuent aux objectifs globaux de leur entreprise.

« La question du bouleversement du monde du travail à la suite du progrès technologique est largement débattue aujourd’hui. Nos données montrent cependant qu’il ne faut pas perdre de vue à quel point le facteur humain reste la fondation essentielle à toute transformation technologique. Sans le maintien d’un niveau de motivation sain dans l’entreprise, sans un encadrement efficace et constructif des équipes, les promesses de productivité accrue qui accompagnent le progrès ne peuvent pas être honorées », explique Laragh Marchand, Consultante & Partenaire au sein de Gallup.

Quels rôles pour manager ?

Interrogés sur la manière dont leur supérieur analyse leur performance, les employés français se distinguent par rapport aux trois autres nations puisqu’ils sont 66 % à affirmer que leur manager passe plus de temps à analyser leurs défauts ou faiblesses qu’à développer leurs atouts (contre 35 % en Allemagne, 53 % en Espagne & 47 % au Royaume-Uni).

Sur la question de la fréquence des retours ou du feedback reçu, la France est proche de l’Allemagne et du Royaume-Uni avec 24% des employés déclarant recevoir un retour de leur supérieur une fois par an ou moins.

« Plus que la fréquence des retours et des interactions avec leur supérieur, c’est la qualité de ces interactions qui est cruciale. » conclut Laragh Marchand. « La France maintient son attachement culturel à une méthode de management assez rigide, focalisée sur la critique. Or ce que notre recherche met en lumière c’est le rôle essentiel de la motivation des employés au sein des entreprises – condition sine qua non pour négocier le virage technologique. »

*Etude basée sur des entretiens téléphoniques conduits auprès d’un échantillon représentatif de 1000 employés (France, Allemagne, Royaume-Unis, Espagne). Février-mars 2018.

Source : Actionco.fr